Recherche et Applications en Marketing, 31, 4, 30-49.
Comment des objets circulent-ils entre des gens qui les déposent sur les trottoirs, en particulier les jours « d’encombrants » et ceux qui les glanent ?
L’analyse des représentations de 17 déposeurs et/ou glaneurs dévoile trois formes de socialité : 1) le don charitable (où déposer correspond à un désir de faire passer des objets à autrui) ; 2) la réciprocité équilibrée (dans laquelle déposeurs et glaneurs voient les encombrants comme un système de circulation d’objets entre eux) et 3) la réciprocité généralisée (où un désir de mutualisation des biens est nourri par la volonté de lutter contre le gaspillage). Les résultats montrent en outre que l’anonymat du contexte conduit déposeurs et glaneurs à des interprétations croisées de ce que fait l’autre, (pour qui et pourquoi) qui alimentent et parfois tempèrent ces formes de socialité. Les résultats enrichissent la littérature existante sur le débarrassage/glanage en dévoilant les formes de socialité à l’œuvre entre étrangers dans l’espace public et la circulation d’objets, singulière et anonyme, qui en résulte. Ils informent également les acteurs publics sur les enjeux qui en découlent pour la gestion des déchets.
Roux D. et Guillard V. (2016), Circulations d’objets entre étrangers dans l’espace public : une analyse des formes de socialité entre déposeurs et glaneurs, Recherche et Applications en Marketing, 31, 4, 30–49.